Comment soigner l’isolement social d’une personne Diogène ?

L’un des principaux symptômes du syndrome de diogène est l’isolement social. Les personnes diogènes n’aiment effectivement pas fréquenter les gens. Elles préfèrent s’isoler et vivre seules.

Elles négligent, d’ailleurs, l’hygiène corporelle et domestique et elles misent sur l’accumulation compulsive d’objets et de déchets qui est source de désordre et d’insalubrité. Ce qui les empêche souvent de nouer des liens avec d’autres personnes. Sans compter le refus de recevoir toute aide extérieure qui favorise leur solitude.

Voici les démarches essentielles à suivre pour soigner l’isolement social d’une personne diogène.

Identifier le syndrome de diogène

La toute première étape à entamer est l’identification du syndrome de diogène. En fait, le Docteur Allison N. Clark a nommé ce genre de trouble de comportement en référence à Diogène de Sinope, un philosophe grec du IVème siècle avant JC qui a adopté une vie de vagabond afin de se détacher de toute convention sociale. Ainsi, il faut donc voir si la personne en question présente les mêmes symptômes que Diogène de Sinope.

Affiche-t-elle une importante négligence de soi ? Vit-elle toute seule ? Opte-t-elle pour la philosophie du « zéro objets » ? Préfère-t-elle l’entassement d’objets hétéroclites et inutiles ? Reste-t-elle de marbre face aux désordres et aux saletés de son logement ? S’occupe-t-elle de son corps ou non ? Est-ce qu’elle sort de chez elle pour rencontrer du monde ? Souhaite-t-elle obtenir de l’aide ?

Les réponses à toutes ces questions permettent de reconnaître une personne diogène. Puis, il se peut aussi que ces symptômes soient associés à des maladies du genre troubles neurologiques, psychoses, dépressions ou troubles obsessionnels compulsifs.

Privilégier une prise en charge personnalisée

Une fois que la présence du syndrome de diogène est confirmée chez une personne, il faut essayer de la convaincre de consulter un psy ou de se faire soigner par des professionnels qualifiés. Le cas échéant, il faut s’orienter vers une hospitalisation sous-contrainte.

En fait, il est nécessaire de traiter les maladies sous-jacentes qui peuvent être à l’origine de ce syndrome de diogène pour supprimer petit à petit les différents symptômes. Il est vrai que les personnes diogènes affichent souvent une réticence forte à être épaulées et aidées, mais c’est une situation qui requiert une intervention médico-sociale ou une intervention médico-psychologique.

Dans les maisons de retraite, les diogènes sont rares, car les personnes âgées bénéficient d’un encadrement sécurisé, d’une prise en charge personnalisée et d’activités sociales. D’où l’intérêt de ne pas laisser les diogènes chez eux et de s’adresser à différents centres et organismes adaptés.

Parmi ces derniers, il y a lieu de citer : les plateformes territoriales d’appui ou PTA, les dispositifs d’action de coordination ou DAC, les centres locaux d’information et de coordination ou CLICS et les maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer ou MAIA. Puis, il n’y a pas de mal non plus à avertir les autorités médicales, judiciaires et administratives quand des éléments mettent en danger la personne et son entourage.

Faire réaliser un nettoyage, un débarras et une désinfection diogène

La personne diogène vit généralement dans des conditions d’hygiène catastrophiques, au beau milieu des déchets, des restes de nourriture, voire même d’excréments. Non seulement elle a tendance à accumuler des objets inutiles et des saletés dans sa maison, mais elle ne fait jamais le ménage et ne se lave pas. Ainsi, il est donc nécessaire de nettoyer et de désinfecter son logement en faisant appel à une entreprise de nettoyage et de débarras.

Ce genre de professionnel connaît toutes les techniques pour désencombrer les pièces et pour enlever toutes les poussières et les impuretés. Il peut évacuer tous les objets inutiles. Puis, il peut aussi s’occuper de leur triage et de leur envoi vers les centres de recyclage.

L’entreprise de nettoyage fera tout son possible pour offrir une maison décente, habitable et propre à la personne diogène. Elle peut intervenir pour écarter tout risque sanitaire par la suite et pour améliorer les conditions de vie du patient. Elle peut aussi simplifier les tâches de la famille ou des proches de la personne diogène et son intervention va servir de grande aide aux voisins et aux habitants du quartier concerné.

Assurer un suivi personnalisé sur la durée

Après avoir réussi à sortir la personne diogène de son environnement dégradé et malsain, il faut continuer son traitement pendant les prochains mois, voire même les prochaines années qui suivent. Il est, en effet, nécessaire de faire un suivi personnalisé sur la durée pour éviter les rechutes.

Il faut la convaincre de prendre des rendez-vous réguliers avec son médecin et son psychologue traitant. Puis, il faut l’aider à entretenir sa maison et son corps. Il faut aussi intervenir dans l’immédiat quand elle tente de reproduire ses mauvaises habitudes. Et par-dessus tout, il faut essayer de nouer des liens de confiance avec elle en lui proposant différentes activités collectives, des petites sorties, …

Ce serait également parfait si la personne diogène accepte d’intégrer un groupe ou une association. Comme cela, elle va avoir des amis qui connaissent le même genre de problème qu’elle et elle peut trouver des soutiens et de bons conseils.

S’il s’agit d’une personne âgée, il n’y a pas de mal à la faire entrer dans une maison de retraite ou dans un EHPAD. Dans ce genre d’endroit, elle peut jouir d’un suivi médical rigoureux et de qualité et profiter de la présence sécurisante d’un médecin coordinateur. Elle peut également bénéficier d’un cadre adéquat et d’un environnement adapté à l’amélioration de ses conditions de vie. Et elle peut intégrer un milieu agréable qui propose différentes prestations, ne citant que les animations, les ateliers thérapeutiques, les sorties et les activités sportives.

Enfin, il ne faut pas oublier que les maisons de retraite sont idéales pour briser la solitude et pour cultiver un climat de vie sociale avec les résidants. Ce qui signifie donc qu’elles permettent de prévenir tous les symptômes du syndrome de diogène, notamment l’isolement social.

Il y a lieu de noter que les EHPAD acceptent même les personnes qui ne sont pas encore dépendantes. Et l’entrée dans ces établissements n’empêche pas aux familles et aux proches du patient de le voir et de maintenir une bonne relation avec lui.

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